DeFi
Point de Vue
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1/3/2024

Blockchain in practice : La blockchain & le développement durable

Blockchain in practice : La blockchain & le développement durable
Blockchain in practice : La blockchain & le développement durable
Image - Rothschild & Co

Associations, organisations non gouvernementales et entreprises se sont emparées de la blockchain pour sécuriser et permettre à des initiatives à vocation sociale ou environnementale d’exister. On compte, parmi les projets les plus avancés, des plateformes de micro-crédit et de sécurisation de collatéral, des infrastructures d’identité numérique et de transfert de fonds, la mise en place de marchés de crédits carbone volontaires, l’émission et l’échange d’obligations vertes, la certification de provenance d’électricité produite par des sources d’énergie renouvelable, la notarisation du traitement de données climatiques…

Les blockchains, si elles s’avèrent être des outils de traçabilité puissants et des infrastructures qui apportent transparence et confiance dans les échanges d’information de valeur, se présentent également comme des plateformes fédératrices, capables de coordonner des ensembles complexes d’acteurs engagés vers un but commun. Les blockchains ne sont, au final, que des bases de données dont la gestion et l’accès sont distribués de manière transparente et les informations enregistrées, de telle sorte qu’elles soient inaltérables. Mais elles ont, de ce fait, trois propriétés nécessaires à la construction institutionnelle de confiance qui cimente les relations entre opérateurs, donateurs, actionnaires, clients et bénéficiaires :

  • Inaltérabilité des engagements :
    Avec les blockchains, « dire, c’est faire » ou plutôt « inscrire, c’est faire ». Elles sont conçues, par défaut, pour que les informations inscrites soient définitives et ineffaçables. Il en va de même pour les engagements pris. S’ils sont inscrits dans une blockchain pour une exécution future, il n’y a pas de retour en arrière aisé et, s’il doit avoir lieu, ce sera en toute transparence, par l’inscription d’une opération inverse, par exemple.
  • Transparence dans le reporting :
    Les actions à visée sociale et environnementale dépendent d’autant plus du reporting qu’il est un des liens principaux que les opérateurs ont avec leurs financeurs. La transparence offerte par la blockchain dans le traitement des données est une caractéristique qui facilite et renforce les efforts de reporting des organisations concernées.
  • Transparence dans la gestion :
    Les blockchains apportent une solution simple et accessible pour rendre transparente et auditable l’administration des bases de données qui assurent les transferts de fonds, gèrent les identités numériques et les ressources à distribuer, émettent des certificats de garantie d’origine… Un prérequis théorique généralement difficile à mettre en place.

La complexité et la diversité des écosystèmes impliqués dans les actions à impact social ou environnemental rend la blockchain particulièrement utile, à travers sa capacité à créer un espace neutre et sécurisé qui favorise ainsi l’engagement.

Blockchain et enjeux sociaux

Les projets à vocation sociale se concentrent aujourd’hui sur le financement d’entreprises ou d’individus n’ayant pas aisément accès au système financier traditionnel du fait d’un contexte macroéconomique ou géopolitique défavorable.

Actuellement, on estime qu’un total de 4,4 milliards de dollars US de prêts ont été octroyés pour le financement décentralisé de projets via blockchain et à 557 millions de dollars US la valeur des prêts en cours(1). D’un point de vue géographique, on note un net biais vers les pays émergents, totalisant plus de 90 % des prêts décentralisés à vocation de financement de projets en cours. Cela s’explique en grande partie par la moindre bancarisation et la prégnance de l’économie informelle dans les zones les moins développées économiquement.

Dans ce contexte, les infrastructures de prêts décentralisés prennent tout leur sens. Les blockchains, au coeur de ces infrastructures, fournissent un niveau de transparence et de sécurisation des flux de paiement qu’il est difficile d’obtenir autrement. D’après la Banque Mondiale, environ 1,7 milliard de personnes n’ont d’ailleurs, à ce jour, pas accès aux services bancaires de base(2).

On voit aussi se développer des projets d’aide humanitaire en zone de population en détresse comme, par exemple, le projet Building Blocks du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies. Ce programme utilise la blockchain comme infrastructure intégrée d’identité numérique, donnant à des populations réfugiées un accès au ravitaillement alimentaire, à l’éducation et à des soins de santé.

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Des économies d'envergure grâce à la blockchain

Forte de l’expérience et des résultats qu’elle a obtenus avec Building Blocks, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a depuis développé plusieurs projets humanitaires qui s’appuient sur la blockchain :

ONU-Femmes a rejoint Building Blocks et mis en place un système pilote de virement en espèces dédié à des femmes réfugiées en Jordanie. Cette initiative a ensuite été étendue au Kenya.

Le PAM a également développé Blocks for Transport, visant à faciliter la documentation d’expédition de ressources le long de la chaîne d’approvisionnement logistique.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a développé divers pilotes :

  1. Financement participatif
  2. Traçabilité alimentaire en Equateur, avec un système de paiement intégré permettant de favoriser le réinvestissement en appareil de production et la croissance des ventes
  3. Suivi des dons alimentaires en Serbie

Le Programme des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en place un système de traçabilité à destination d’éleveur de porcs en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Le Centre International de Calcul et la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies a mis en oeuvre une carte d’identité numérique ou « déclaration de situation » numérique aux retraités des Nations Unies – son extension à l’ensemble du personnel des Nations Unies est en discussion.

ONU-Habitat et le Bureau de l’informatique et des communications a mis en place un système de suivi de propriété des parcelles foncières en Afghanistan.

L’Association de Défense des Droits de l’Enfance (UNICEF) a lancé Digicus, un prototype permettant de numériser les accords conclus avec ses partenaires (gouvernements, ONG, universités) au Kazakhstan par le biais de smart contracts.

Des travaux de recherche ont également été menés par les Nations Unies concernant la propriété intellectuelle et la gestion de l’innovation dans l’aviation civile(6).

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